Le musée se trouve à Bandrélé, au sud de Mamoudzou. En venant de Mamoudzou, prenez la 2e rue à gauche après le pont, continuez tout droit jusqu’au terrain de foot. Ensuite, poursuivez vers la droite et passez le plateau de basket, il se trouve juste derrière en quittant la route dans le virage. Vous y êtes !
Ce musée est ouvert depuis 2000-2001, tenu par l’association « les mamas shingos » (shingo = sel) ; il est ouvert tous les jours mais il n’y a pas de production pendant la saison des pluies donc de novembre à mai environ. Si vous venez de loin, assurez-vous avant que ce soit ouvert. La visite coûte 3 euros pour une visite d’environ 30 min, cela semble un peu cher mais permet une source de revenus pour les mamas, l’association et favorise une activité artisanale locale. La (ou le) guide parle très bien français, maîtrise son sujet et répondra volontier à vos questions.
La visite se fait préférentiellement le matin à l’époque des grandes marées. Vous pourrez ainsi assister à la récolte du limon sur la plaine par les mamas shingo. Durant cette visite, on peut se rendre compte des 3 grandes étapes de fabrication du sel :
- La récolte du limon par les mamas, elles grattent la croûte de sel laissée sur la terre à l’issue d’une grande marée qui envahit une plaine. Le limon est gratté avec une coque de noix de coco ou un morceau de plastique dure. Chaque tas est ensuite identifié avec une branche ou une canette…pour que la mama retrouve son tas.
- La filtration se fait au travers d’une marmite ou d’un grand plateau de métal troué qui sert de tamis. Le limon est déposé sur un tissu et recouvert d’eau douce ou d’eau de mer (ça ne change rien au goût ni à la teneur en sel de l’eau de filtration ainsi obtenue)
- L’évaporation du filtrat obtenu se fait sur une plaque déposée sur un feu de bois ; les mamas procèdent à un écumage régulier afin d’éliminer les impuretés.
Une fois l’eau évaporée, reste le sel.
Ce sel encore humide est stocké dans un sac ou un panier, afin de laisser les dernières gouttes d’eau s’éliminer et de le sécher. L’évaporation dure toute l’après midi, donc vous verrez peu de bouénis sur place, elles partent à la maison ou aux champs
- Il est prêt à être consommé ou vendu en sachet. Vous pouvez en acheter à l’issue de la visite à la case où toutes ces étapes sont expliquées.
Auparavant, le sel de bandrélé alimentait l’ile de Mayotte. Les gens de la région l’utilisent encore mais il n’est pas exporté. Autrefois, le village de Tsingoni fabriquait également du sel de la même façon.
Ce sel est très réputé sur l’ile, il paraitrait même qu’il soit préconisé pour l’hypertension (mais là je ne peux pas vous garantir cette info sur un sujet médical). Quoiqu’il en soit, c’est du bio !