Passage en France
Après notre passage à Mayotte durant après un peu plus d’1 an, se finissant par un sacré séjour à Madagascar, nous sommes rentrés en France, vers la mi-novembre 2010. Nous avons perdu alors presque 20°C et redécouvert les paysages français.
Ces grandes plaines à perte de vue, des étendues de champs et de prairies, les silhouettes de villages français avec leur clocher d’église, les bons gros chênes, ces routes lisses, goudronnées et silencieuses, ces voitures brillantes et accessoirisées…on ne voit plus les palmiers, la mer entre chaque branche d’arbre, on n’entend plus le muezzin aux heures de prières ni les enfants qui jouent dans les rues ou encore les bouénis qui pillent les feuilles de manioc, et on ne perçoit plus le vol des roussettes (ces grandes chauve-souris) dans les airs…
Il nous a fallu un petit temps de réadaptation pour réintégrer la vie de tous les jours en France. Retrouver la famille, les amis et certains camarades de bars fait du bien. Et je me suis consacrée un peu de temps à retrouver du travail et Seb à s’investir dans ses projets de bandes dessinées.
Une nouvelle destination
Maintenant il nous faut trouver une autre destination. En postulant un peu partout, plutôt dans les DOM TOM pour l’aspect pratique, plusieurs choix s’offrent à nous dont un qui attise notre curiosité…l’Archipel de Saint Pierre et Miquelon. A l’opposé de Mayotte, un petit chapelet d’îles françaises en Amérique du Nord, au large du Canada.
Les formalités administratives et pratiques faites, nous préparons nos bagages vers Saint Pierre pour le mois de mai. Nous n’avons droit qu’à 23 kg et pour préparer des affaires chaudes c’est un peu juste. Cette fois, nous ne prenons pas de matériel de plongée ou très peu mais Seb emmène son matériel de dessin qui est un peu imposant (scanner, ordi, feuilles, encres, …).
En France, en ce moment la météo est à la canicule, pas de pluie et une température moyenne de 25°C, les barbecues ont la belle vie. Sur internet, je vois qu’à Saint Pierre il fait 6°C et de la brume…et pourtant c’est à la même latitude que Nantes, mais sans le Gulf Stream.
Le voyage
Partis de Paris vers 13h40 nous arrivons à Montréal pour notre première escale.
A côté de nous, une femme âgée de 80 ans, d’origine libanaise et ne parlant ni français ni anglais, se rend chez son fils au Canada pour voir ses petits-enfants. Nous essayons de discuter un peu, sa fille est plus loin dans une autre allée. Elle est très gentille et semble un peu perdue du fait de ne rien comprendre aux consignes, aux films, aux papiers à remplir. Nous avertissons les hôtesses mais il n’y a personne qui parle arabe et l’avion est plein…C’est pas grave, Seb se débrouille un peu et arrive à discuter de l’essentiel.
A Montréal, il fait à peu près le même temps qu’en partant, beau et chaud, les gens sont gentils et nous indiquent où aller entre la récupération des bagages, le passage en douane et la redépose des bagages. Mon bagage à main couine, les roulettes sont en train de se désintégrer. Espérons qu’il aille jusqu’au bout. On patiente jusqu’au vol pour Halifax, plus à l’est du Canada.
Un plus petit avion cette fois nous amène à Halifax. Nous avons un hôtel de réserver pour passer la nuit. Nous récupérons nos bagages et la navette nous amène au Hilton Garden Inn. Une chambre plutôt sympa, il doit être dans 23h quand on mange et pourtant il est en France presque 3h du matin. Fatigués, nous tombons dans un lit moelleux comme dans un nuage.
Vers 10h départ vers l’aéroport d’Halifax. L’avion est minuscule, un ATR 42 je crois, je ne pense pas être déjà aller dans un si petit avion. Le couple devant nous arrive aussi pour travailler. Le vol dure environ 1h et le paysage est magnifique, le soleil nous accueille, l’eau paraît turquoise d’en haut, la température avoisine les 10°C. Les manteaux sont prêts.
Les formalités douanières accomplies, les bagages une dernière fois récupérée, nous sommes accueillis par quelqu’un de l’hôpital qui dépose Seb à l’appartement que nous avions loué. Moi je passe directement à l’hôpital récupérer le contrat, préparer les tenues, et visiter, en compagnie de l’autre infirmière qui a pris l’avion avec nous. 3h plus tard, je retrouve mon chemin, l’appartement est à 5 minutes à pied. Seb a déjà installé tout son attirail.
On a faim et on se fait notre premier resto, en face de chez nous, le choix se porte directement sur du poisson.
Ca y est, c’est parti pour quelques mois ici. La première impression est sympa, les gens nous paraissent tous gentils, et très accueillants.